Ces premiers pas dans ce secteur des Landes ont suscité de nombreuses questions au cours de la lecture des paysages, des lieux, des modes de vie, des paroles et des rencontres des acteurs et habitants.
Elles sont retracées autour de trois thèmes qui sont au cœur de la transition écologique.
La qualité des paysages / éco-paysages
Le territoire des communautés de communes de MACS et des Pays d’Orthe et Arrigans disposent d’un patrimoine écologique et paysager contrasté. Au bord de l’océan, les dunes de sables bordées par la forêt de pins maritimes sont classées en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et certains secteurs sont intégrés dans le réseau européen Natura 2000. A l’intérieur des terres, les nombreux lacs, étangs et cours d’eau (Lac de Soustons, Marais d’Orx, Adour, Gaves de Pau et d’Oloron) offrent des paysages remarquables et variés. Les barthes de l’Adour et des gaves, intégrées dans le réseau Natura 2000, ainsi que leurs nombreux affluents s’écoulent entre les vallons qui offrent des points de vue exceptionnels. Autour, des unités forestières (pins et chênaie) et de grande culture agricole (maïs majoritairement) parachèvent la spécificité du territoire.
Ainsi s’ouvrent au cours des trajets des paysages très variés, au détour des vallées, vallons, crêtes et larges vues vers la mer.
Pourtant cette richesse semble peu perçue par les acteurs du territoire et donc peu valorisée dans les discours et les pratiques quotidiennes ou touristiques. Ainsi, on observe un faible nombre de chemins de randonnée (pédestre, VTT, vélo…), peu de points de vue mis en valeur, pas de parcours nature, de valorisation de ce patrimoine
Les paysages apparaissent banalisés par une présentation timide et une certaine déconnexion avec les habitants, les usagers et usagers potentiels du territoire. La question de leur valorisation et leur accessibilité se pose donc pour accroître la qualité de vie et l’attractivité sur le territoire de MACS et des Pays d’Orthe et Arrigans.
Agriculture et consommation locale
L’agriculture sur le territoire est largement dominée par le maïs. Si la production contribue à nourrir les élevages locaux (canard et poulets principalement), elle est majoritairement destinée à l’exportation. Ce modèle peu résilient semble devoir évoluer, avec un potentiel de transformation dépendant des filières agro-alimentaire locale.
On constate un peu partout un démarrage de la diversification des cultures avec quelques initiatives locales et la mise en place récente d’une couveuse pour les activités de maraichage (ETAL40 à Magescq, depuis 2019). Cette dynamique ouvre les questions sur les modes de consommation locale. Des cultures adaptées à la qualité des sols et à la ressource en eau, inscrite dans le terroir et les habitants, augmenterait la résilience du modèle agricole et du territoire
La préparation de cette transition semble être à sa genèse avec plusieurs problématiques apparentes :
- Quelle accessibilité au foncier pour les nouveaux maraichers ?
- Comment exploiter les terres gelées qui représentent une part non-négligeable de la surface agricole du territoire ?
- Quel soutien pour la main d’œuvre saisonnière pour les récoltes ?
- Quelle organisation pour les circuits courts locaux, et quels systèmes logistiques pour l’acheminement, le stockage et la transformation des produits ?
Bâti et transition énergétique
L’observation de l’urbanisation récente, principalement autour des bourgs anciens et dans les hameaux engendre 2 remarques :
- la consommation foncière est importante, avec la transformation d’espaces naturels ou agricoles qui composent la ceinture historique des villages.
- les maisons construites, un peu comme des champignons au milieu de la parcelle présentent une performance bioclimatique et énergétique limitée, qui interrogent sur leur résistance aux fortes chaleurs et sur leur valeur immobilière dans 20 à 30 ans.
L’aménagement de ces espaces éloignés supposent également la construction d’infrastructures réseaux importantes et coûteuses. Dans le cadre de la transition écologique et énergétique, le caractère durable de ces nouvelles constructions doit être interrogé au regard des notions de réversibilité, de conception bioclimatique ou encore d’énergie locale.
Marine Linglart URBAN-ECO-SCOP