L’Atelier 2 s’est ouvert sur un forum des projets. Les participants se sont rendus dans des « stands » organisé autour de l’offre existante en mobilités et en services de proximité était suivi par un débat en plénière avec l’ensemble des participants. Plusieurs sujets ont été évoqués lors de ce débat.
Quelle place pour Rézo Pouce ?
Il n’est pas possible sur ce territoire d’avoir des solutions alternatives qui sont aussi efficaces et rapides que la voiture. Dans ce contexte, l’enjeu est de se battre contre « l’autosolisme » : comment je fais pour remplir une voiture ? C’est pourquoi le covoiturage et Rezopouce sont des alternatifs intéressants à développer à l’échelle des bassins de vie. Mais toutes les solutions ne sont pas adaptées à tous les territoires et tous les contextes.
MACS est un des premières collectivités à mettre en place Rezo Pouce (depuis 2017) avec une grande campagne de communication et des points d’arrêt dans toutes les communes. Le dispositif est considéré comme une alternative importante à l’autosolisme. Si les usagers actuels témoignent de leur satisfaction, il n’y a actuellement que 240 utilisateurs (les personnes inscrites sur la plateforme), un résultat qui n’est pas à la hauteur des attentes. Plusieurs freins sont évoqués : manque de communication ; sentiment d’insécurité, l’impact du Covid … Un autre frein identifié concerne le manque d’outils de diagnostic performants sur l’usage réel, qui ne permet pas aux décideurs de l’évaluer et de le faire évoluer.
Il est identifié en revanche comme un bon alternatif pour les communes « excentrées », où on rencontre encore plus de problèmes de mobilité que dans les communes touristiques. Pour les élus de l’Orthe et Arrigan, ça serait intéressant de l’installer sur leur territoire.
La plateforme évolue avec des nouveaux outils de diagnostic : il permet actuellement de faire de l’autostop et du covoiturage. Il est nécessaire en revanche d’avoir une personne dédiée aux services de la mobilité qui parlerait de covoiturage, du train, du Rezobus … dans des entreprises, des lycées, des associations sportifs.
Quelles solutions pour les déplacements domicile-travail ?
Parmi les pistes travaillées, il y a peu de solutions dédiées concernant les déplacements domicile-travail qui sont générateurs des flux importants. Il serait intéressant de les accompagner pour développer des solutions avec les entreprises et les ZAE. Pour rappel, le département a mis en place un plan de mobilité depuis 2020, suite à une enquête menée auprès des 1600 agents qui travaillent dans les 70 antennes sur le territoire. Aujourd’hui, on est à 80% de l’autosolisme, l’objectif est de tendre vers 70% en 2023. Il est envisagé d’en faire un outil interadministration. Parmi les 23 actions, des bureaux nomades qui permettent aux agents de travailler dans différentes antennes, forfait mobilité durable…
Une autre solution serait de développer du coworking. Ceci n’est pas seulement une solution pour diminuer les déplacements domicile-travail, mais aussi pour dynamiser l’économie locale et les services et commerces existants. Il y a à l’échelle de MACS 3 espaces de coworking, dont un à Domoland qui sont saturés. Il y a également une offre alternative : les médiathèques, les hôtels qui mettent en place des forfaits … Il est important d’identifier l’ensemble de ces lieux et l’offre plus périphérique qui peuvent apporter de la souplesse et de développer des nouveaux lieux adaptés pour le développer. Il existe un projet de tiers-lieu sur la friche Adidas à Saint-Vincent-de-Tyrosse. Le programme « mille et une gares », mis en place par la SNCF Gares et connexions, met à disposition les gares qui ne sont plus utilisées : ceci est le cas de la gare de Labenne, en projet.
Quelles solutions pour la population en situation de précarité ?
La mobilité est un frein pour 40% de demandeurs d’emploi : 30% des salariés cessent le travail pendant la période d’essai, car ils n’ont pas de moyen de locomotion. Plusieurs structures sur le territoire accompagnent ces personnes pour l’achat, la location et/ou la réparation de voitures. Il y a notamment une offre de location solidaire des véhicules pour aider les personnes qui sont demandeurs d’emploi ou ont besoin de maintenir un emploi : vélos (moins sollicité que les autres modes de déplacement), vélos électriques, scooters, voitures, voitures sans permis…
Comment développer l’usage du vélo ?
Si MACS est relativement bien maillé en pistes cyclables, ceci n’est pas le cas du Pays d’Orthe et d’Arrigans.
La topographie et la faible densité des villes ainsi que la sécurité routière sont des freins à l’utilisation du vélo pour les déplacements quotidiens. Pour les déplacements domicile-travail, le manque de vestiaires et de douches est un autre frein.
Les pistes cyclables coûtent très cher à aménager et il y a des arbitrages et des choix à faire sur le plan politique. Il y a des appels à projets pour financer l’aménagement des pistes cyclables. Le DDTM et la sous-préfecture sont en mesure d’accompagner les collectivités sur ce sujet.
À savoir que l’onconstate une très forte résistance de la part des habitants dans les communes où il y a des plans de mobilités qui ont été mis en place pour aménager des pistes cyclables.
Enfin, pour développer l’usage des vélos et des voitures électriques, il faudrait prévoir l’installation des stations de recharge. Il n’existe actuellement pas de solutions de recharge dans les bourgs ni sur les deux axes principaux qui sont la Vélodyssée et la Scandibérique.
Quelles mesures de sécurité autour des écoles ?
Il y a également un sujet des déplacements pour les écoles. Comment sécuriser les accès aux écoles avec des pistes cyclables et des trottoirs qui permettent aux étudiants de se déplacer en toute sécurité ? L’enjeu est de l’apprentissage de l’usage de la route par les enfants à l’école primaire. D’autres solutions possibles : les rues scolaires, le pédibus (système de déplacement à pied, encadré par des bénévoles), le vélo-bus…