Quelles formes de ruralité dans le sud des Landes ?

Il n’y a à l’évidence pas « une » mais « des » ruralités dans ce territoire, et ce quelle que soit la Communauté de Communes.

Une occupation du sol bien spécifique

Le territoire présente des spécificités « landaises ». Beaucoup de villages sont récents, constitués par le rassemblement de hameaux ou de simples bastides. En résultent des villages peu peuplés très étendus, qui s’ajoutent à des distances inter-communes importantes, ce qui rend la desserte en transport en commun difficile. L’habitat lâche et l’éloignement des quartiers encourage à prendre la voiture pour se rendre dans les commerces de son propre village, ce qui complique la vie quotidienne.
A la différence d’autres territoires, on constate des équipements publics relativement nombreux notamment dans le domaine sportif, avec un effort tout particulier sur les maisons de santé. Dans les communes, ces équipements publics, voire les supérettes / supermarchés, identifient souvent les centralités.
On constate également des zones artisanales et d’activités assez nombreuses, bien identifiées, remplies, avec une tonalité industrielle marquée. Ces zones constituent clairement des émetteurs importants de déplacements, mais n’ont souvent pas été considérées comme des points nodaux d’un système de déplacement territorial.
Enfin, il s’agit d’un territoire parcouru par le train, mais qui n’est visiblement pas structuré par les lignes ferroviaires, avec des gares souvent à l’extérieur des agglomérations

Ces caractéristiques qui rassemblent

On constate dans toutes les communes visitées, une même pression démographique. Les « refoulés » du littoral sont attirés par les prix plus abordables et la qualité du cadre de vie dans la campagne. Ces nouveaux arrivants sont attirés jusque dans les Arrigans.
Difficile pour les privés de résister aux tentations des promoteurs… Les maires semblent avoir la volonté de maîtriser le développement résidentiel (achat du foncier, échanges avec les promoteurs, bâti par lotissement). Ils cherchent tous à attirer de jeunes ménages, dont les enfants peupleront les écoles. On constate un attachement très fort à l’école du village. Le triptyque « Hôtel de ville – Eglise – Ecole » marque le centre-bourg. Il existe partout un tissu associatif fort et la volonté de conserver les traditions.
Chaque village a envie de « commerces en ville », et aussi le désir de trottoirs et de pistes cyclables. En attendant, c’est l’utilisation de la voiture qui prédomine, avec son lot de problèmes liés à la sécurité routière (peut-être plus qu’ailleurs ?).

Un essai de typologie…

Malgré de nombreux points communs, il est possible de réaliser une typologie. Par exemple, on peut distinguer les communes traversées par les flux (notamment Poids Lourds), celles qui sont dispersées/étalées, celles qui sont à l’écart… et aussi celles qui « profitent » de la manne financière du tourisme de la côte. Certaines communes appartiennent à deux types, comme le montre le schéma ci-dessous. On constate que beaucoup de villages sont à la fois traversés et dispersés. 5 grandes polarités se distinguent car elles sont plus peuplées et mieux dotées en commerces (en gras dans le schéma) : Soustons, St Vincent de Tyrosse, St Geours de Maremme, Peyrehorade, Pouillon. Pour autant, s’agit-il de centralités ? Sont-elles suffisamment accessibles depuis les communes plus rurales ?

Ces développements qui différencient

Un autre élément différenciant apparaît lorsqu’on y regarde de plus près : les initiatives/innovations récentes :

  •  Le pôle d’échange de Soustons
  • L’écoquartier de Cagnotte
  • L’épicerie solidaire CoopAz et le tiers-lieux (en projet) d’Azur
  • Le café associatif de Gaas
  • La véloroute de Labatut, la Scandibérique en bord d’Adour sur le territoire de MACS, la liaison Soustons-Azur
  • L’espace test pour les activité maraichères ETAL 40 à Magescq
  • Le projet socio-culturel de St Vincent de Tyrosse, le lieu culturel Pôle Sud
  • Le pôle Atlantisud de St Geours de Maremme et la ZAE Sud Landes de Hastingues

Cette liste n’est pas exhaustive… Nous vous invitons à la compléter dans les commentaires de l’article.

Marie Evo et Philippe Plantagenest

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